En 1917, à l'est d'Amos, en Abitibi, sur un territoire contigu à l'ancienne municipalité d'Amos-Est et à Rochebaucourt à l'est, un premier contingent de colons, ancêtres des La Morandiens, s'installaient à un endroit qui sera érigé, en 1983, sous le nom de La Morandière, appellation du canton où il se situe, proclamé en 1916. Ils arrivaient, à partir de 1918, pour la plupart de Montréal, de Saint-Donat, du Lac-Saint-Jean, de Québec.
Établie sur les bords du lac Castagnier, nappe d'eau importante du canton, la municipalité devait être identifiée, suivant le souhait des habitants de l'époque, sous le nom de La Morandière-et-Lac-Castagnier. Toutefois, les autorités d'alors estimant la dénomination trop longue, on n'a retenu que le segment La Morandière, plus significatif et, de plus, surtout parce que le canton de Castagnier avait ses propres paroisses.
La mission fut ouverte en 1919 et la première messe célébrée en mai de cette année-là. En 1936, on place la mission sous la protection de saint Henri à la suggestion d'Henri Charland. Henri le Pieux, empereur allemand de 1002 à 1024, est fêté par l'Église le 15 juillet. La paroisse de Saint-Henri-de-La Morandière a été établie en 1952.
La Morandière et Castagnier, comme pour bien des toponymes abitibiens, rappellent tous deux la mémoire de militaires, le premier ayant grade de capitaine du corps de génie dans l'armée de Montcalm, le second étant un officier de la même armée. À noter que par le passé la graphie Lamorandière, avec composants agglutinés, avait cours et qu'elle s'est maintenue dans le nom du bureau de poste depuis 1922 jusqu'à 1986. Le nom La Morandière fût officiellement donné lors de la fusion entre Lamorandière et Lac Castagnier, en 1983.
Les La Morandiens auraient pu porter le nom collectif de Sheptetskiens, puisque l'endroit s'appelait anciennement Sheptetski, probablement une adaptation graphique de Shcheptitsy, nom d'un village ukrainien, d'autant plus qu'une colonie de Ruthènes, originaires de la Ruthénie, avait été établie sur les bords du lac Castagnier dans le premier quart du XXe siècle. Il pourrait également s'agir de la déformation du patronyme de monseigneur Szeptyki, évêque ukrainien qui désirait implanter une colonie de fidèles de rite ruthène en ces lieux vers 1920.
La municipalité compte aujourd'hui quelques 270 habitants.
La photo ci-dessous représente l'église, le presbytère et une ancienne école en 1950 (photo de Louise-Anna Martel).